Domaines des Comtes de Cognac
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Domaines des Comtes de Cognac

Forum relié aux Royaumes Renaissants - Famille Plantagenêt de Cognac
 
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 Une Nymphe pour son adoré mortel

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MessageSujet: Une Nymphe pour son adoré mortel   Une Nymphe pour son adoré mortel EmptyJeu 22 Mar - 3:28

Elle avait fait arrêter la voiture.

L'horizon à perte de vue sur la campagne des Terres de Cognac. Des terres plates, mais qui ondulent comme la prolongation des vagues qui imprègnent l'air.
Car ici, c'est la terre, fertile, prospère, grasse...mais ses abords non loin sont léchées par les écumes maritimes, et Asphodelle, le nez en l'air, hume cette douceur magnifique.

Le ciel, bleu, gris, éparpillé de blancheur printanière, motive, fourmille d'énergie reproductrice : c'était dans l'air....les oiseaux cherchant brindilles pour le nid, les cerfs brament à leurs femelles, les fleurs offrent leur pistil aux abeilles et les averses des giboulées grandioses fécondent la terre.

Bientôt, des petits dans le ventre...bientôt des petits dans l'oeuf...bientôt, le temps des amour, le temps du renouveau, des bébés qui éclosent de partout.

C'était vert comme l'herbe des montagnes, c'était doré comme les rayons du soleil, c'était tendre et maternel comme un neuf, c'était la palette d'une artiste remplie d'amour, et de générosité...c'était le temps des unions, et des naissances.

Asphodelle ouvre les bras au vent, et à l'astre du jour. La chaleur glisse sur sa joue fraîche, et la voila apaisée...
Asphodelle le navire des pires flots, avec des planches en rafistolage et tous les jours des opérations de sauvetage! Asphodelle, le Capitaine, la voix de l'ordre, des consignes, des réprimandes, des sourires le bras gonflé de ses entraînements...Asphodelle la machine, l'engin à faire, à servir...et il n'y à pas si longtemps, des messages aux accents de "l'amour c'est dégueu"...pas pour elle...seulement pour les cerfs, les fleurs et les petits oiseaux.

Un Philippe était arrivé de toute sa lumière, dans l'obscurité d'une bougie éteinte...comme un être sans pareil tombé du ciel.

Asphodelle sourit...

Elle saute dans la voiture et celle-ci repart.

Lorsque l'imposante forteresse se profile, elle se dit que celle-ci n'a rien à envier à Motarde, parce que Motarde est une guerrière...mais que Cognac est un romantique.

Plus s'approche l'équipage, et plus son coeur bat. Cent fois, mille fois, elle vérifie son visage dans un miroir de métal poli, elle pince ses joues, elle replace ses cheveux, elle lisse des plis imaginaires.

La voiture s'arrête enfin...trop tôt? non elle a hâte.

Habillée d'une robe bleu très clair, pervenche de pastel mordu dans l'eau, son petit col de dentelle, rehausse l'air innocent de son regard, qui suit les courbes basses de l'humilité à mesure qu'elle prends conscience de la hauteur des tours majestueuses, et de l'imposante majesté de son propriétaire.

Sa coiffure est en boucles, mais proprement arrangée, au peigne près.
Elle descends, se laissant ce coup-ci, aidée par son cocher qui sourit de son apprentissage longtemps mis à l'épreuve à ce propos.

Sur les cailloux...un regard alentour...elle se dit qu'elle aimerait bien rester ici.



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MessageSujet: Accueil de la Nymphe par son adoré mortel   Une Nymphe pour son adoré mortel EmptyDim 25 Mar - 0:40

Philippe estoyt en train de travailler à son estude faisant plusieurs foys l'aller-retour à la Grande Bibliothèque sur la genealogia gentis. Il se décida alors à marquer une courte halte dans ses travaulx en s'allant accouder au balcon extérieur du mesme estage. Il contemployt alors l'horizon meslangé entre tons bleutés et grisastres. Posant sa teste sur ses deux mains, il regardoyt silencieusement tel un enfant émerveillé la nature quy peignoyt sa Loy en ce bel jorn ne cessant de penser un instant à sa Chère Asphodelle, sa Nympha divina. Il brisoyt le silence à voix très basse et rêveuse de temps à aultre par ices deux petits vers que sa pensée chantoyt intérieurement avant de les prononcer :

"Mon divin cuer tresdoulz
Je me languis de Vous ..."


Puys il ressombra dans un silence amoureulx. Ce silence quy régnoyt doncqu'en maistre dans l'estre et l'esprit de Philippe alors que celuy-ci n'avoyt connu que le silence du malheur. Il scruta précisément un arbre dans ceste immensité sereine quy se dressoyt au très loin contre l'horizon feutré quy dispute sans cesse avecque la voûte céleste ; icelle grant quy ne parle que par les estoiles ou les tempestes. Il reprit en s'identifiant à ce symbole de la vie, ce lien entre le ciel et la terre sur un ayr simple et aérien de sa composition en hommage au Maximus Virgilius, décidé à chanter tout son amor à sa Déesse bien qu'il se trouvât tristeusement encor seul en cet instant :

"Soys indulgente, Aréthuse, à mon dernier effort.
J'ay à adresser quelques vers à mon Asphodelle,
Mais des vers que puysse lire elle-mesme Lycoris :
Quy pourroyt refuser des vers à Asphodelle ?
Puisse en retour, quand tu coules sous les flots Sicaniens,
L'amère Doris ne poinct mesler son onde aux tiennes !
Commence ; disons les amours éternelles d'Asphodelle,
Tandis que nos chèvres camuses
Broutent les tendres arbustes.
Nos ne chantons poinct per des sourds :
Tous les coins de la forest nos respondent ..."


Son regard perçant se perdoyt dans la passion bucolique de ses vers et le silence reprit son droit. Son ami le germain Frederikus Wizzēlant quy avoyt terminé son devoyr quotidien de copie s'en vint retrouver l'homme seul à son balcon sur la pointe des pieds et pourtant ce dernier l'accueillit de dos mais la main levée dans l'air avecqu'une lestre qu'il venoyt de sortir de sa poche intérieure puys luy confie alors :

Mon Ami, toy quy me questionnoys hier quant à la valeur et l'utilité de l'escripture, lis et saisis ...


Le germain quy estoyt encor surpris d'avoyr été entendu s'exécuta et prit la Missive couleur lilas au parfum de fleur de cerisi en main puys la lut et finit par les propres mots de son auteure
:

"Je vous aime de tout mon cœur, et bien plus encore,
j'espère vous voir vite, je suis malheureuse sans vous,

Asphodelle"


Sans aucune réflexion puysque c'estoyt l'émotion quy tenoyt discours, il respondit à son ami Philippe de Plantagenêt poétiquement :


Vraiement, vesci un escript
Qui est moult doucement escript
Et de cuer d'amours enoubli
Que pas ne vos met en oubli ...
*

Philippe hocha la teste agréant puys remarqua dans la nature le mouvement d'un convoiage en venance au castel. Une personne de bleu vestue se fit voyr ; empli d'une ardente joyosa intérieurement, il prit congé de son ami quy acquiesça derechef de la teste :

Frederikus, mon Amy, m'excuserez mais mon Hôte divine il me faut joiler que j'attendoys par sa venue ...

Philippe rentra de nouveau dans la Bibliothèque en marchant puys se retrouvant seul dans l'aile centrale se mit à courir faisant danser derrière luy dans son élan ses longues étoffes ornées sombres. Il sortit alors du castel par le parvis et s'en alla quérir son Amor. Se rapprochant d'Elle assez per voyr son regard clairement, il se remit à marcher puys à quelques pieds d'Elle s'arresta et luy dict s'inclinant :


Nymphe de mon âme enchantée, Déesse de la Beauté splendide, Muse de l'Art des mélopées, daignez accepter l'accueil d'un humble mortel en sa demeure quy vos ouvre ses portes et son cuer ...


*[En vérité, voici un texte qui est écrit avec beaucoup de douceur et d'un cœur ennobli par un amour qui ne vous oublie pas ...]
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MessageSujet: Re: Une Nymphe pour son adoré mortel   Une Nymphe pour son adoré mortel EmptyDim 25 Mar - 16:32

Les instants magiques ressemblent à une gloire qui fuse depuis le Ciel à travers les nuages, se fondent dans les vagues balayées de vert et de bleu glacier qui se brisent sur les rochers...ils ressemblent au battement lent et tendre du papillon majestueux posé sur la fleur humide aux palettes éclatantes...ils sont la quintessence d'un baiser rêvé, l'appel essentiel de deux mains qui se rejoignent, de doigts qui s'emmêlent, et la promesse d'un amour sacré scellée dans les étoiles...Les instants magiques sont la liane du coeur qui s'enroule autour du don ultime du Créateur : la grâce.

Philippe, hors temps et hors lieu matériel, apparaît devant Asphodelle. C'est une vision spirituelle, une apparition venu du monde des songes...

Il s'incline, et le visage troublé par l'émotion forte de la vue de sa rousse teint au henné, son orientale :


Nymphe de mon âme enchantée, Déesse de la Beauté splendide, Muse de l'Art des mélopées, daignez accepter l'accueil d'un humble mortel en sa demeure quy vos ouvre ses portes et son cuer ...

Asphodelle sent son coeur devenir un lieu cotonneux, pris par l'assault d'une adrénaline qui coule dans ses veines avec chaleur, attisant sans retour possible l'aimant qui attire indéniablement, son corps...et le corps de Philippe.

Son regard éperdu de tendresse, de bonheur, d'admiration et d'amour, elle s'incline et réponds :


La Nymphe, la Déesse et la Muse...s'offre toute entière à l'humble mortel qui l'accueille en sa demeure...

Elle se redresse alors, la voix chargée d'une gravité amoureuse ourlée de douceur :

... sa seule raison de vivre désormais, est d'apporter le soleil dans ses jours jusqu'à son dernier souffle de vie.

Dans son regard, une gloire qui fuse depuis le Ciel à travers les nuages, les vagues balayées de vert et de bleu glacier qui se brisent sur les rochers, le battement lent et tendre du papillon majestueux posé sur la fleur humide aux palettes éclatantes, la quintessence d'un baiser rêvé, l'appel essentiel de deux mains qui se rejoignent, de doigts qui s'emmêlent, et la promesse d'un amour sacré scellée dans les étoiles...Dans son regard, la liane du coeur qui s'enroule autour du don ultime du Créateur : la grâce.
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Phenix de Plantagenêt
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MessageSujet: Re: Une Nymphe pour son adoré mortel   Une Nymphe pour son adoré mortel EmptyLun 26 Mar - 2:47

Lors que des battants d'un lointain balcon s'ouvrirent sur une terrasse du castel, les couleurs pourpres des tentures, prises par un vent tiède animèrent la parcelle douce d'un lieu habituellement secret ... Les musicien du Comte jouait un air de Folia qui entraînait Phenix aux portes de sa belle et candide imagination, sans se douter qu'à quelques encablures plus bas se jouait des retrouvailles aux coeurs heureulx..

Et l'on vit un homme seul avancer sur cette terrasse de marbre à peine secouée par un vent tiède, un amant pour ces dames peut-être ? Il marcha dignement le bel homme dans ses habits mordorés et chatoyants comme le furent toutes ses paroles en des temps anciens ou meilleurs ...

Sur la terrasse, à mesure que la musique envahissait l'espace, d’innombrables oiseaux suivirent, des grues, essentiellement mais aussi des volées de Canaries et de chardonnerets et des paons qui suivaient nonchalamment, les préférés de le comtesse, non loin, en robe blanche, encore ébloui par la salle aux émaux qui offraient aux songes toutes leurs places...

La terrasse, couverte de Sycomores ayant voyagé d’Égypte, de cèdres du Liban et toute sorte d'arbres et de fleurs orientales ravivaient les senteurs alentours bientôt rejoins par les lanternes, les bougies, et les gestes du quotidien annonçant la préparation prochaine du repas champêtre.

Le Comte dit à ses proche, contemplant son parc et ce qu'il s'y passait :

L'âme profonde, et sereine, s'offre aux regard qu'elle a choisi, elle n'ignore rien des répercussions contres les œuvres d'Arts disséminées ci et là, elle se languit de l'être choisi et bientôt se nourrira de ces trésors !

Arrivé à la balustrade il vit au loin le jeune couple sylphidien comme une ombre aux plus belles œuvres de nos plus grand peintres, et comme il aurait voulu en avoir un sous la main, là ... Il recula la sienne pour saisir en douceur celle de sa femme et sentir flotter autour d'elle les tissus légers qui flottaient et qui délivraient comme par courtoisie, une parcelle de son beau visage, ou une senteur de ses essences.

Tous les deux souriant, il ne virent les mouvements arrière, ils attendirent, tels deux auras solaires étrangement divinisés sous le soleil rouge d'un soir merveilleux.
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MessageSujet: Re: Une Nymphe pour son adoré mortel   Une Nymphe pour son adoré mortel EmptyLun 25 Juin - 2:59

La neige tombait...le blanc contrastait avec le gris arraché des arbres décharnés, leurs tristes bras, leurs tristes états, et ce silence...

Sur le gris lugubre de la brume, une volute s'échappe sous le vol d'un corbeau, poésie des plus funestes, cri des plus grotesque. Les sabots des chevaux, lourds et marqués, ne laissaient pas de traces dans la crépitude glacée de cette nature, gelée.

Les roues du carosse, noir, masse compacte dans un morceau de bois, ne s'enfonçaient pas et ne faisaient pas de bruit.

Les oiseaux mouraient, de froid, et le ciel s'était couvert pour toujours.
Les nuages qui s'échappaient des respirations cristallisaient de piques argentées le souffle de vie, aigre et poussiéreux comme s'il sortait du tombeau.

Le seul rythme permis, celui de ce balancement quand soudain, un papillon déchirait le tableau...une couleur éclatante, un éclat dans l'oeil qui s'enfonce et le fait saigner. La larme sanguine rouge referme sur l'esprit le bleu crevant l'atmosphère de grès, et grille l'insecte, en cendres le réduit.

C'est l'insufflé secret de la déraison qui empoigne la cervelle du dormeur, le tire de ses rêves pour le jeter dans ses cauchemars. Lorsque le coeur bat parce qu'il fait son affaire comme l'artisan ouvre son étal au petit matin...il ouvre son étal, les jours joyeux, comme les jours tristes...
Lorsque les heures lugubres s'inscrivent et se noient dans les langueurs des derniers pas qui se forcent, lestés de ces kilos de laine qui obstruent la jambe, qui ploie et se brise...le sentier de la vie n'est plus qu'une route à terminer au plus vite, une fois les derniers carrefours passés...on s'amarre à quai...et on renonce au large.

Le grand navire, fut-il si beau, trace sa ligne noire sur les flots, le mât tordu, et le destin acharné, qui commande à sa voilure, n'en fait plus qu'un pitoyable jouet, une carcasse perdue.

Engloutis, et ne souhaitant se battre, c'est Philippe qui aura raison des derniers rayons de soleil, dans ce printemps déchiré. Ce dernier printemps, offense suprême couronné par l'insolent été. Cet été, cet insulte, cette injure perpétuelle, cette aberration détraquée...

Insuportable...insupportable...chaque seconde, et chaque minute, est devenue insupportable.

On passe du bleu, on se maquille de rose, on s'habille de vert, on coiffe et on révise...on révise son texte...on repasse les répliques, on retient ses gestes, et son mouvement.

La vie est devenue une scène, une cinglante scène. Les rideaux, trop rouges, doivent être ôtés, les planches, trop lisses, doivent pourrir, et se déformer.
Les pas, las, font leur danse, leur ritournelle.

Insupportable scène...insupportable vie.

Asphodelle...le front contre le carreau froid...un carreau froid et glacé, regarde au dehors, les arbres verts dans la brume froide, les oiseaux chantant sur l'étendue glacée, les vallons fertiles blancs de gel brûlant. L'oeil, vert menthe, est passé, fané.
La pupille, noire, est figée, l'expression, voilée.
Le soleil, éclatant, chaud, est éteint, délavé.

Elle aura vécu. Elle aura beaucoup voyagé. Elle aura suffisamment aimé, des méritants, et des moins mérités. Maintenant, c'est la terre qui appelle. Maintenant, c'est l'abyme qui réclame. Sa part de travail...la constance de ses réflexions...tout ira là-bas, dans le lieu où tous, on va...tout ira dans la constance du sommeil, la rigueur de l'oubli...et sur elle fermée l'écrin de plaines où l'on rit.

La faucheuse, avait raison de ses espoirs.

L'adoré mortel était mort, et de force pour revenir à la vie, il n'aurait. La Déesse, tombée sur ses noces funèbres, sur le parvis, chutait.

Leurs liens s'étaient trop enlacés, les états d'âme de leur être s'étaient trop abimés dans leur reflet...Philippe mort, emportait dans sa macabre ritournelle, sa pitoyable fiancée.

Le chateau, sorti d'un conte de fées, brillait, étincelait, comme un tombeau magnifique, une ode myrifique, un prélude à une harmonie mystique.
Là où il avait grandi. Là où elle l'avait autrefois, dans les heures heureuses, retrouvé, tout, tout était gravé.

Elle ne sortira pas, lorsque le serviteur portera le lourd coffre, rapportant la traîne de cette aïeule, qui était liée à elle, à jamais, et qu'elle souhaitait, aller retrouver.

Elle ne fit pas de mouvement, lorsque la porte s'ouvrit pour engloutir la trop heureuse soie, et le trop joyeux saphir.

Lasse...lasse de vivre...c'est le comte à rebours qui commençait.

Elle devait passer tous ces carrefours, préparer son départ, permettre la continuité de sa brisure, le jour où elle ne sera plus qu'une dépouille, faisant pourrir la déesse, lacérant sa divinité, et emportant à jamais ce qu'elle a été.

Lasse...si lasse.......

Il n'y avait pas un combat qu'elle n'avait tenté de gagner, du mieux qu'elle pu. Pas une joie, qu'elle n'avait désirée, plus belle qu'elle ne fut. Il n'y avait pas un être, qu'elle n'avait pas chéri, et gardé...il n'y avait pas un jour, où elle ne cessa d'adorer, l'astre rougeoyant de l'amour. Mais la lice était vide, et la lutte terminée...l'épaule, et le cou, la taille, et les reins, la cuisse et les seins, la main et le pied...tous ensemble, demandaient maintenant de s'arrêter.

Quelle importance toute cette agitation? quel fond livide, ce flagrant d'inutile, ces minutes qui battent dans le néant, et ce temps impavide? A quoi tout ceci rime...vers quoi clouer son estime? vanité, et poursuite de vent...écorchait cette vie avec quoi plus rien ne rimait...plus rien, même le "rien"...même le vide.

Le roux se perds, le vert s'étiole...le rouge de la bouche, dans le sol se dilue...que sont les cadavres de ceux qui ne vivent plus?

La note cassée d'un clavecin défait, le son râpé d'un luth bouché...l'Asphodelle est plus mortelle que l'adoré mortel, et cela, il l'ignorait.

Là-bas, derrière les montagnes, au-delà des Pyrénées, on pourra l'aider. L'objectif est le même, la faire taire, la tuer. C'est dans ce soubresaut, dans cette dernière bataille, qu'elle se jettera heureuse, heureuse d'en finir...

Comme du haut d'un rocher, la chute sera belle, le panorama miroitant, et l'air limpide...Lorsque sa tête, heurtera la lame, la lame d'un pic, et que son essence, étalée, s'échappera héroïque, lorsque ses yeux se fermeront sur le bleu, et que son coeur cessera enfin...et lorsque l'artiste restera couché, elle n'aura dans ce dernier éclair de pensée, que ce visage gothique, cet air austère et méditatif, tendre et lumineux, joyeux et amoureux, ce noir pour elle, teinté de si jolis couleurs, que de sa vie, il ne donna qu'à elle...

Alors le pinceau levé, le geste emporté, les lumières s'éteindront, et les rideaux pourront se fermer.

On en parlera un peu...on lui donnera un monument...on se souviendra de ses sourires, et de son fouet...de sa Garde, et de ses belles jambes...

On l'oubliera bien vite, et que lui importe...tant qu'on parle d'elle au passé.

Car il y avait un point, une mesure fatale, un pas de danse attesté, que sans son Roméo, la Juliette ne peut continuer...et sans son Philippe, l'Asphodelle perdurer.

C'est ici le point final, ce qui trace une résonance brutale : on risque sa vie à trop aimer.
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